Dans Philonomist (nov. 2019)

Dans le magazine en ligne Philonomist, branche web de Philosophie magazine, un entretien croisé entre moi et Dominique Méda sur le futur du travail, l’automatisation, l’environnement.

Humains ou robots : qui sert qui ?

Antonio Casilli et Dominique Méda débattent de l’avenir du travail à l’ère de l’IA

Derrière l’intelligence artificielle, il y a une quantité énorme de travail humain. Il ne tient qu’à nous d’aller vers un enrichissement des tâches et des travailleurs, plutôt que vers l’exploitation mortifère d’armées de tâcherons. Antonio Casilli, spécialiste du « travail du clic », en discute avec la sociologue Dominique Méda.

Antonio Casilli, le premier chapitre de votre ouvrage En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic s’intitule « Les humains vont-ils remplacer les robots » ? Est-ce une antiphrase, une provocation? Vous ne croyez pas que les machines vont remplacer les hommes ?

Antonio Casilli : Je trouve problématique que ce titre soit interprété comme une provocation. Il semble admis par la doxa que oui, le remplacement technologique va avoir lieu, que les machines remplaceront les êtres humains. Cela fait des siècles que les philosophes présentent l’innovation technologique comme une solution pour économiser le travail, compris d’abord comme effort physique. En 1801, le père de l’économie politique anglaise, Thomas Mortimer, écrivait : « il y a une technologie qui est faite pour remplacer le travail du genre humain ». D’autres, dont Ricardo, disaient que les capitalistes sont sujets à « la tentation d’employer des machines » à la place des hommes. 

Cette idée se manifeste encore aujourd’hui. En 2013, un célèbre rapport d’Oxford estimait que 47 % des métiers étaient appelés à disparaître à cause de l’intelligence artificielle (IA) à l’horizon 2030 dans un pays comme les États-Unis. Ces métiers seraient voués à être remplacés parce qu’ils dépasseront un seuil critique d’automatisation de l’activité. Pour moi, l’idée même que les êtres humains puissent être remplacés par des automatismes est une construction sociale – avec des postures identitaires extrêmement connotées (à l’oeuvre par exemple dans la crainte d’un « grand remplacement technologique », en écho à certaines crispations de cet ordre), mais reprises partout et par n’importe qui. 

D’accord, nous sommes dans un contexte de peur. Mais il y a tout de même des chiffres sur la destruction de certaines catégories d’emplois, ne faut-il pas les prendre en compte ?

Dominique Méda : Ce rapport d’Oxford est frénétiquement cité depuis sa publication en 2013, souvent sans que la méthode soit interrogée. Ses auteurs, Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne, parlent de 702 métiers, mais ils n’en ont examiné que 60 ou 70. Ils sont allés voir des spécialistes en robotique pour leur demander si tel métier pouvait être automatisé. Et dès lors qu’une des tâches impliquées pouvait l’être, ils ont considéré que le métier concerné allait disparaître. Mais depuis 2013, quantité de travaux critiques de cette méthodologie ont conclu que, en gros, 10 à 15 % des emplois risquent effectivement d’être supprimés, mais que 50 % allaient plutôt être transformés. Les économistes d’Oxford ont travaillé en chambre : ils n’ont pas été voir comment ça se passe en entreprise. Ils ont de plus été soumis à une sorte de déterminisme technologique, et fait comme si l’innovation technologique s’implantait de façon automatique. Cela ne se passe pas du tout ainsi dans la vraie vie : il y a souvent des résistances de la part des travailleurs et/ou des consommateurs. 

“Les économistes en chambre l’ignorent mais, dans la vraie vie, l’innovation ne s’implante pas de façon automatique, il y a des résistances” 
– Dominique Méda

En 1978, le rapport Nora-Minc annonçait que l’emploi dans les services allait diminuer drastiquement, alors qu’on a assisté au contraire à une formidable augmentation. Puis est venue l’idée de la nouvelle économie qui, nous disait-on, allait tout bouleverser. Et voilà qu’on nous annonce maintenant que le travail va radicalement changer et que c’est génial puisqu’il deviendra collaboratif, épanouissant, etc. Dans leur livre Le Deuxième âge de la machine (2015), deux chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT), Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, annoncent ainsi qu’on pourra se débarrasser du travail comme tripalium, comme instrument de torture et punition millénaire, et qu’il se transformera en loisir. Mais personne ne se demande s’il est bon ou non que de telles innovations s’implantent. Est-ce que les consultants qui les préconisent envisagent les conséquences en termes d’organisation du travail ? Est-on suffisamment bordé du point de vue éthique ? 

Pour vous, il faudrait donc commencer à redéfinir la division du travail entre les humains et les robots, et privilégier l’interaction ?

D. M. : Oui. Ce grand remplacement technologique n’est ni fatal ni total. Il faut que ceux qui inventent des processus automatisés, mais aussi ceux qui les mettent en place, remettent l’organisation et les conditions de travail au centre de leurs réflexions. La philosophe Simone Weil, qui réfléchissait à ce que pourrait être un régime de travail vraiment humain, notamment dans son livre L’Enracinement (1949), notait que ceux qui décident d’une innovation ne s’interrogent jamais vraiment sur les besoins de la personne qui travaille et qui va l’utiliser. Les conséquences sont de ce fait souvent graves en termes de dégradation des conditions de travail. 

AC : Votre question fait directement écho à la définition de l’automation. L’automation, c’est une dynamique d’évolution de la répartition des responsabilités productives de la valeur entre processus où l’intervention humaine est visible et d’autres ou elle l’est moins. Pensez à l’introduction du véhicule autonome, qui délègue certains aspects de la conduite à un processus intelligent. Si l’on continue à voir l’automation comme simple remplacement, on fait l’impasse sur ce qu’elle est foncièrement : une re-répartition de l’agentivité entre êtres humains et machines. On se trompe alors sur la nature même du processus social qu’on appelle travail. Le problème, avec l’idée de remplacement technologique, est que l’on s’imagine qu’avant les technologies, existait une sorte de travail pur. Mais c’est un fantasme. Le travail « des mains » n’a jamais existé. On s’est toujours servi d’outils, et ceux-ci ont simplement changé : hier des marteaux, aujourd’hui des tablettes. Votre question fait directement écho à la définition de l’automation. L’automation, c’est une dynamique d’évolution de la répartition des responsabilités productives de la valeur entre processus où l’intervention humaine est visible et d’autres ou elle l’est moins. Pensez à l’introduction du véhicule autonome, qui délègue certains aspects de la conduite à un processus intelligent. Si l’on continue à voir l’automation comme simple remplacement, on fait l’impasse sur ce qu’elle est foncièrement : une re-répartition de l’agentivité entre êtres humains et machines. On se trompe alors sur la nature même du processus social qu’on appelle travail. Le problème, avec l’idée de remplacement technologique, est que l’on s’imagine qu’avant les technologies, existait une sorte de travail pur. Mais c’est un fantasme. Le travail « des mains » n’a jamais existé. On s’est toujours servi d’outils, et ceux-ci ont simplement changé : hier des marteaux, aujourd’hui des tablettes.

« On sous-estime la part de travail humain qui se cache derrière le « deep learning ». »
Antonio Casilli

Avec le travail du doigt sur le clavier, on découvre une nouvelle répartition : on pensait que la machine allait libérer l’homme, alors qu’au contraire elle l’asservit ?

AC : Elle semble produire une nouvelle donne qui met l’être humain à la fois hors travail et au travail. D’un côté, il y a l’annonce apocalyptique du remplacement de x% des emplois. De l’autre, il y a la réalité de la mise au travail d’êtres humains pour calibrer la machine, l’entraîner à résoudre des tâches, voire vérifier ce qu’elle a fait. On se passionne aujourd’hui pour le « machine learning », cette forme d’apprentissage statistique qui consiste à injecter suffisamment de données et à les encadrer dans les algorithmes pour faire en sorte que les processus informatiques produisent des résultats sans assistance humaine. Mais on sous-estime la part de travail humain qui se cache derrière cette expression. Prenez un algorithme de recommandations : il faut lui apprendre à classer et proposer pour qu’ensuite il soit capable de faire des recommandations personnalisées. On imagine toujours que ces machines naissent intelligentes ; mais elles doivent toujours être entraînées par des personnes comme vous et moi. L’antimodèle parfait est le chatbot qui a mal tourné : Tay était censé reproduire le comportement d’une jeune fille. Microsoft l’a lancé de manière sauvage sur Twitter, en disant aux utilisateurs d’entraîner cette IA. Des plaisantins lui ont enseigné les pires horreurs (propos racistes, misogynes, etc.), et, au bout de quelques jours, cette machine conversationnelle était devenue une source d’embarras pour Microsoft. Cela montre l’importance de l’enseignement humain dans l’apprentissage des machines. Dans la plupart des cas, des micro-tâcherons sont recrutés par des plateformes spécialisées pour les entraîner, produire des données, les annoter, et vérifier que la machine a bien interprété ce que les utilisateurs humains lui ont dit.

Quelles sont les conséquences de ce « tâcheronnage » sur le plan social ?

DM : Ce que révèle le dernier livre d’Antonio Casilli, c’est l’envers du décor : derrière les machines merveilleuses qui semblent fonctionner en toute fluidité, il y a, en coulisses, toutes les petites mains, dont le travail est occulté, envoyé très loin et dégradé. Il s’agit d’un processus d’externalisation bien connu que le numérique ne fait qu’approfondir.

AC : Ces plateformes délocalisent le travail numérique vers des pays comme l’Inde, le Sri Lanka, le Venezuela, dans lesquels souvent les rémunérations ne dépassent pas les 2 dollars de l’heure. À Madagascar, où les entreprises d’IA françaises délocalisent énormément de travail, le salaire moyen est de 40 euros par mois. Dans un autre contexte, en Indonésie, les clics sont payés 0,008 centimes de dollars ! Beaucoup d’entreprises font de la numérisation « à l’arrache », de la fausse automation. Comme elles n’ont pas le temps de faire une vraie plateforme de blockchain ou du machine learning, elles vont plutôt recruter 10 000 personnes dans un pays à faible revenu qui sont payées 1 centime par tâche, et ces personnes vont faire semblant d’être l’IA promise. On finira par se rendre compte qu’une partie de cette automatisation est de la pure fiction, comme pour le « Turc mécanique » du XVIIIe siècle dont on a fini par découvrir qu’un homme était caché à l’intérieur !

Vous dites, Dominique Méda, que ce fameux capitalisme de plateforme vient percuter toutes les règles du travail. Est-il aujourd’hui nécessaire que le Code du travail s’impose ?

D. M :Bien sûr, il faut des règles. Là, nous sommes dans une sorte de no man’s land, avec des gens prétendument indépendants qui travaillent en réalité pour des plateformes, je veux dire au profit des plate-formes, exactement comme des salariés. De plus en plus de tribunaux considèrent que ces travailleurs ne sont pas autonomes parce qu’on peut les géolocaliser en permanence et les sanctionner. Sans nécessairement vouloir requalifier tous les chauffeurs et crowdworkers en salariés, il est évident qu’il faut des règles plus claires et fortes.

« Il faut revenir à la grande division : soit salarié, soit indépendant, mais rejeter l’entre-deux, qui est une pirouette trop facile. »
Dominique Méda

N’y a-t-il pas la possibilité de garantir des droits sociaux indépendamment du salariat ?

D. M : Beaucoup croient que le salariat, c’est fini, mais je pense que jusqu’à présent on n’a rien inventé de mieux. Cela fait plus de vingt ans que l’on critique ce régime : trop lourd, trop rigide…Et que l’on prmoeut le travail indépendant. Je suis tout à fait pour le vrai travail indépendant, celui dans lequel vous fixez vos tarifs et êtes libre de travailler comme vous l’entendez ; mais ces travailleurs des plateformes ne sont pas dans ce cas. Par ailleurs les plateformes créent une concurrence absolument déloyale avec ceux qui se donnent la peine d’organiser le travail d’autrui et paient des cotisations sociales. Il faut donc revenir à la grande division : soit salarié soit indépendant, mais rejeter l’entre-deux, qui est une pirouette trop facile.

AC : Il y a effectivement eu ce genre de tentatives dans d’autres pays d’Europe – en Espagne, avec la création du statut de travailleur indépendant économiquement dépendant qu’on appelle les « TRADES », et en Italie dans les années 1970, avec l’invention d’une nouvelle catégorie de travailleurs qu’on appelle les « para-subordonnés ». En tant que ressortissant italien, j’ai vu cet effet de dégradation progressive des conditions des salariés à partir de ce moment-là. Aujourd’hui, si vous êtes un jeune de ces pays-là et que vous commencez à travailler, on vous propose exclusivement des formes de contrat qu’on appelle des « cococo », pour contrat continuatif de collaboration, mais qui sont in fine des formes dégradées de contrat salarial, avec une subordination accrue mais moins de protections. Ce qui définit l’institution salariale, en particulier en France, c’est qu’en échange d’une protection généralisée, on admet qu’il y ait une subordination bornée, spécifiée dans un cahier des charges, entre le salarié et le patron. Or aujourd’hui on se retrouve avec un manque cruel de protections assorti d’une subordination sournoise, qui se manifeste à travers le management algorithmique et ce flux tendu de notifications qui arrivent sur les smartphones.

N’est-ce pas tout de même un choix pour certains individus qui préfèrent garder leur indépendance ?

DM : Oui, mais là encore il y a là beaucoup d’illusions. Le statut d’autoentrepreneur peut sembler séduisant, mais à la fin vous travaillez trop souvent soixante-dix heures par semaine pour une rémunération infime et pas de protection. Le rapport de l’OIT montre que si on compte les heures passées à attendre le travail par les crowdworkers, la rémunération plafonne à 3,30 dollars de l’heure. Les plateformes se sont engouffrées dans la brèche : on doit remettre des règles sinon on va dégrader et détruire cette invention tout de même extraordinaire qu’est l’entreprise et le salariat.

AC : Et ces règles doivent être internationales.

Cette tâcheronnisation est-elle transitoire, le temps que les acteurs s’adaptent, ou structurelle ?

AC : Je fais le pari qu’elle sera structurelle. En même temps, je ne considère pas ça comme une déshumanisation. Au contraire, c’est un moyen de projeter de l’humain dans les processus automatisés. Entendons-nous bien sur ce qu’on appelle « l’humain ». La partie ostensible du travail de plateforme nous fait oublier la partie la plus importante, qui est un travail de production de données. Un chauffeur Uber passe le plus clair de son temps à effectuer des tâches sur le mobile : vérifier le trajet sur le GPS, gérer le score de réputation… Ce travail s’articule avec celui des micro-tâcherons recrutés sur des plateformes spécialisées, comme Amazon. Et les machines doivent sans cesse être adaptées : une fois arrivées sur le marché, elles ont besoin d’être re-calibrées, ré-entraînées. C’est édifiant dans le cas des enceintes connectées qui interprètent toutes les requêtes venant de vous. Le plus problématique, c’est que des personnes sont chargées d’écouter vos conversations avec vos assistants virtuels (localisation des enfants à l’école, conversations intimes, etc).

DM : Il n’empêche que si l’automatisation était bien mise en œuvre et conjuguée à l’action humaine, le résultat pourrait être une meilleure utilisation du cerveau et une augmentation des tâches qualifiées.

« À mesure qu’on supprime des tâches routinières, on invente du travail complexe et plus intelligent. »
Dominique Méda

Sauf qu’il n’y a pas de travail complexe pour tout le monde…

DM : Au contraire ! Les économistes qui pensent ce déversement vers l’automatisation estiment que nos besoins sont infinis. Donc à mesure qu’on supprime des tâches routinières, on invente du travail complexe et plus intelligent. Il y a là un pari. Mais, comme pour le déterminisme technologique, c’est à nous de réguler les choses de manière à ne pas déqualifier le travail et à organiser cette destruction créatrice pour faire émerger les nouveaux métiers chargés d’intelligence.

AC : Il y a des réflexions extrêmement stimulantes, aux États-Unis, sur ce qu’on appelle l’équitabilité des algorithmes afin de comprendre les critères utilisés en phase de codage. Le travail a toujours été technique. La question est : quelle technique ? Peut on imaginer des innovations inclusives, non dommageables ? Il faut qu’évoluent les acteurs de cette transformation numérique, qui sont trop imbibés d’idéologies impérialistes. Edward Feigenbaum, l’un des pionniers de l’intelligence artificielle, en parle comme de « la Destinée manifeste » de l’innovation : cette vision relève d’une idéologie expansionniste selon laquelle la puissance américaine répond à un dessein de la Providence. L’Europe est trop absente de ces réflexions sur la technologie, même si elle s’est positionnée pour protéger les droits des utilisateurs.

DM : J’émettrai encore un autre doute. Ces technologies consomment énormément d’énergie (bientôt au moins 10% de l’électricité mondiale), et des terres rares dont on atteindra le pic à un moment ou un autre. Je me demande donc si la mise à l’agenda de la crise écologique ne devrait pas au contraire exiger qu’on réinjecte du travail. Si on veut une agriculture bio, il faudra un certain type d’automatisation, mais aussi beaucoup plus de travail humain.

Ce scénario de la reconversion écologique dont vous parlez, c’est celui que vous préférez. Quelles conditions le sous-tendent ?

DM : Dans nos sociétés occidentales, les attentes sont de plus en plus « lourdes » : on cherche du sens, de la réalisation de soi. Or, comme le dit le sociologue Stefan Voswinkel, le travail est devenu la principale arène dans laquelle les individus peuvent faire montre de leurs capacités, susciter l’admiration. Quel serait le scénario qui répondrait le mieux à ces attentes dans un contexte de crise de l’emploi ? Dans un travail que j’ai fait pour l’Organisation internationale du travail (OIT), j’en ai distingué trois : le premier scénario, qui pour moi n’est pas satisfaisant, est celui d’un démantèlement du droit du travail – ça consiste simplement à suivre les prescriptions de l’OCDE des années 1990, pour qui seule compte la compétition entre les pays et les entreprises. Le deuxième scénario, c’est la révolution technologique dont on vient de montrer les ambivalences. Le troisième, qui me semble le plus raisonnable, c’est celui de la reconversion écologique. Cela exige de rebâtir complètement notre économie, de verdir les processus industriels, de baisser drastiquement notre consommation d’énergie… Une telle société, dont le seul but ne serait plus la poursuite de la croissance, pourrait avoir comme obsession première de créer des emplois qui permettraient de répondre aux besoins sociaux (nourrir, vêtir, soigner toute la population). C’est encore à l’état utopique, mais on devrait se dépêcher de construire des projets permettant de suivre ce chemin en une vingtaine d’années.


Antonio Casilli est sociologue, enseignant-chercheur à Télécom Paris et chercheur associé à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du quotidien (IIAC) de l’EHESS. Il a notamment publié les Liaisons numériques (Seuil, 2010) et, récemment, En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic (Seuil, 2019).

Dominique Méda est professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine, directrice de l’Institut de recherches interdisciplinaires en sciences sociales et titulaire de la chaire « Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales » au Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH). Elle a écrit Le Travail (PUF, Que sais-je ?, 2015) et La Mystique de la croissance. Comment s’en libérer (Champs-Flammarion, 2014). Vient de faire paraître avec Sarah Abdelnour, Les nouveaux travailleurs des applis, PUF/ Vie des idées