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Notre séminaire EHESS Etudier les cultures du numérique se poursuit par une intervention qui s’annonce tout à fait passionnante de Jean-Gabriel Ganascia (Université Pierre et Marie Curie). Son exposé portera sur les fondements épistémologiques—et les limitations—du machine learning. Spécialiste en intelligence artificielle et en modélisation cognitive, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Le Mythe de la Singularité. Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? (Seuil, 2017), Voir et pouvoir : qui nous surveille ? (Le Pommier, 2009), Idées reçues sur l’intelligence artificielle (Editions Cavalier bleu, 2007).
Le séminaire aura lieu le lundi 12 février 2018, de 17 h à 20 h (EHESS, salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris).
Titre : Epistémologie de l’apprentissage machine
Résumé : L’écho grandissant que reçoivent les big data et l’apprentissage profond (Deep Learning) depuis quelques années masque mal leurs limitations. Si ces techniques apportent et apporteront beaucoup dans un grand nombre de secteur, par exemple dans le domaine médical, pour aider à diagnostiquer des maladies, ou dans le champs social, pour faire de la prédiction et rationaliser certains choix, elles reposent sur l’induction, c’est-à-dire sur le raisonnement qui va du particulier au général. En conséquence, elles sont soumises aux limitations logiques de toute induction, que nous tâcherons de rappeler ici. De plus, comme nous le montrerons, ces techniques permettent de détecter des corrélations qui ne correspondent pas toutes à des relations de causalités, et qui s’avèrent parfois trompeuses. Enfin, nous verrons que l’emploi abusif de procédures de décision fondées sur l’apprentissage machine peut avoir des effets prédateurs sur la société, car loin d’être objectifs, les choix reposent sur des implicites qui peuvent éventuellement avoir des effets discriminatoires.