Très intéressant : sur Rue89 Antonin Benoît, jeune chercheur en histoire, analyse les liens entre micro-travail sur Amazon Mechanical Turk et son ancêtre médiéval, le Verlaagssystem, à partir de notre livre Qu’est-ce que le digital labor ? (Ed. INA, 2015)
C’est un petit livre, paru l’air de rien à la fin de l’été, mais il est percutant et utile : l’ouvrage d’Antonio Casilli et Dominique Cardon, « Qu’est-ce que le Digital Labor ? » (éd. INA), dresse un large panorama de la recomposition des relations entre capital et travail à l’ère numérique, autour de la captation par les grands acteurs d’Internet de la valeur produite (ou plutôt émise) par les internautes.
Il n’est pas question ici que je résume le bouquin, ce serait fastidieux et ennuyeux, et ça a déjà été beaucoup mieux fait sur Rue89. Simplement, en le lisant, et en voyant l’affirmation de la nouveauté radicale que le numérique provoque dans ce rapport capital/travail (et qu’il serait bien bête de nier), il m’a paru assez frappant que leur description recoupait largement de vieilles organisations de l’économie pré-industrielle, qui disent peut-être quelque chose de l’avenir de ce mode de travail.
Parce que ça a beau être tout neuf, ce n’est pas la première fois que les détenteurs du capital cherchent à éclater et sous-traiter leur production en l’insérant dans le temps libre des ouvriers.
Source: Internet réinvente l’ouvrier du textile du Moyen Age | Déjà-vu | Rue89 Les blogs