Pour la quatrième séance de mon séminaire EHESS Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques nous avons eu le plaisir d’accueillir Benjamin Tincq, spécialiste de l’économie collaborative et contributive et co-fondateur du collectif international OuiShare et Arthur de Grave, coordinateur parisien et animateur du magazine Ouishare. Ils ont été accompagnés par Paola Tubaro (Université de Greenwich/CNRS) qui a tenu le rôle de discutante. Voilà les slides de leur intervention :
L’économie collaborative : promesses et limites
Intervenants : Benjamin Tincq, Arthur de Grave
Discutant : Paola TubaroDepuis une dizaine d’années, et avec une accélération notoire au début des années 2010, un nouveau mode d’organisation des rapports économiques et sociaux fascine, inspire ou effraie les acteurs dits traditionnels. Plateformes et systèmes locaux d’échanges de biens et de services entre particuliers, circuits courts, production de savoirs en communs, fabrication distribuée dans des fab labs, coworking, financement participatif, monnaies complémentaires… Ce modèle, basé sur les échanges dits “peer-to-peer” et qui peut-être vu comme un prolongement dans le monde physique des pratiques qui ont émergé dans l’espace numérique, c’est l’économie collaborative.
Si ses contours peuvent encore faire débats dans les milieux académiques, on peut toutefois la définir comme l’ensemble des pratiques et des modèles économiques organisés en réseaux, ou de communautés d’usagers, lesquels endossent tour à tour les casquettes de “consommateur” et de “producteur”. Son développement apparaît aujourd’hui exponentiel, notamment par le prisme de la croissance fulgurante des plateformes de consommation collaborative telles qu’Airbnb et BlaBlaCar, des montants collectés en financement participatifs qui doublent tous les ans, tout comme le nombre de Fab Labs… Beaucoup des modèles de l’économie collaborative portent en eux des promesses d’empowerment, de lien social ou et soutenabilité, mais ces dernières ne sont pas exemptes de frictions : conflits avec les acteurs économiques historiques ou les règlementations existantes, risques d’hyper concentration de la valeur pouvant aller à l’encontre des objectifs initiaux, impacts sur la définition même du travail et du contrat social, extension du domaine de la propriété intellectuelle.
Antonio A. Casilli (Télécom ParisTech/EHESS)
« Le trolling en tant que ‘travail numérique’ »Lundi 15 décembre 2014
Irène Bastard (Telecom Paristech) et Christophe Prieur (Univ. Paris Diderot)
« Algopol : une expérimentation sociologique sur Facebook »Lundi 19 janvier 2015
Xavier de la Porte (Rue89)
« Retour sur l’expérience ‘Place de la Toile’ »Détail des prochaines séances :
Lundi 16 mars 2015
Ksenia Ermoshina (Mines ParisTech) et Rayna Stamboliyska (IRIS Sup’)
« Internet et militance en Russie »
salle 5, 17h-20h
Lundi 18 mai 2015
Boris Beaude (EPFL)
« Numérique : changer l’espace, changer la société »
salle 5, 17h-20h