Podcast de l’émission Place de la Toile, le magazine des cultures numériques de France Culture. Cette fois-ci, le journaliste Xavier de la Porte accueille l’économiste et théoricien du “capitalisme cognitif” Yann Moulier-Boutang et le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) pour parler du dernier ouvrage dirigé par Trebor Scholz.
»Digital labor : portrait de l’internaute en travailleur exploité – 08.12.2012 – 45 minutes.
Pour écouter d’autres podcast d’Antonio Casilli sur France Culture.
(…) en parlant de « digital labor » on parle d’une notion qui n’a pas encore d’équivalent en français, et qui commence à peine d’ailleurs à s’imposer dans le champ des études sur le numérique. Et parce que le point de départ de cette émission est un ouvrage, Digital Labor The Internet as playground and factory (“Digital labor : Internet comme aire de jeu et usine”), qui consiste en un recueil d’articles dirigé par Trebor Scholz (qui enseigne la culture et les médias à la New School). De quoi s’agit-il ? Il s’agit de constater l’apparition sur les réseaux d’activités qui, en tant qu’elles produisent de la valeur, peuvent s’assimiler à du travail (comme faire des recherches sur Google ou poster un lien sur Facebook). En gros, mais nous allons le préciser, ce serait ça le « digital labor ». Mais à partir de ce constat, bien des questions se posent : de quelle nature est la valeur de ce travail ? Et peut-on parler d’exploitation, puisque nous ne sommes pas rémunérés pour ce travail ? Est-ce que nos vieux cadres d’analyse, à commencer par l’analyse marxiste, nous permettent de penser ce qui se joue là voire, de nous fournir des armes politiques pour lutter ?