Dans Geeko (blog du quotidien belge Le Soir) Juliette De Maeyer présente les travaux d’Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010). L’occasion pour relater la récente étude du sociologue et de sa collègue Paola Tubaro (Université de Greenwich, R-U) sur l’impact des réseaux sociaux sur les émeutes britanniques du mois d’aout 2011.
“David Cameron veut filtrer les réseaux sociaux. Voilà qui suscite le débat : est-ce faisable techniquement? Est-ce qu’un éventuel filtrage sera immédiatement contourné? Est-ce bien digne d’une société démocratique?
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Ce genre de questions éveille évidemment l’intérêt des sociologues spécialisés dans les réseaux sociaux : Antonio Casilli et Paola Tubaro se livrent ainsi sur leur blog à un intéressant exercice de simulation sociale (en anglais).
De quoi s’agit-il? En l’absence de données empiriques réelles sur la situation, cette méthodologie propose de simuler par ordinateur plusieurs scénarios possibles dans le déroulement d’un processus social – ici, les émeutes et les troubles sociaux – afin de déterminer quelles sont les variables qui l’influencent. Avec la questions sous-jacente suivante : que changeraient le filtrage et la surveillance des réseaux sociaux?
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En résumé, selon cette modélisation, la situation de liberté totale des communications est la meilleure, si elle n’empêche pas totalement les émeutes, elle est la seule dans laquelle on voit survenir des périodes de calme – et la tendance moyenne aux troubles sociaux est plutôt basse.”