Dans la nouvelle revue en ligne Atlantico, une “brève” sur la rupture amoureuse à l’heure du Web 2.0 relatant les propos d’Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil).
A l’heure de la rupture, les réseaux sociaux viennent passablement compliquer les choses. Il est difficile de voir son ex continuer à actualiser ses statuts sur Facebook, et encore plus ardu de ne pas céder à la tentation de l’espionner à longueur de journée. Owni a recueilli des témoignages de ces éconduits 2.0 qui se laissent plus ou moins volontairement torturer par les réseaux sociaux.
Il y a ceux qui épient les conversations de leur ex sur Twitter pour essayer de deviner qui les a remplacés dans son lit, ceux qui s’en tiennent à Facebook, et ceux qui poussent le vice jusqu’à aller sur Spotify et Last.fm pour se renseigner sur les nouvelles musiques qu’écoutent l’être aimé. D’après le chercheur Antonio Casilli, auteur des Liaisons numériques, la rupture à l’heure des réseaux sociaux doit désormais se faire en deux fois :
“Les deux ruptures doivent être négociées ensemble. La première phase est la rupture réelle, qui se fait en face à face ou au téléphone, la deuxième rupture se fait sur les usages en ligne: on bloque sur MSN, on “défriende” sur Facebook, etc. La troisième phase est celle qui consiste à arrêter d’aller se renseigner sur ses ex. C’est un acte volontaire d’aller chercher des informations, mais nous vivons dans un environnement cognitif dense, plein de traces numériques, parfois elles viennent vers nous.”