Antonio A. Casilli (EHESS, Paris), auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) en conversation avec Margherita Nasi et Thibault Henneton pour la Doctisemaine.
Le point d’entrée du patient, c’est Google ou Wikipedia, et l’internaute peut ensuite se retrouver sur un site institutionnel, un site communautaire comme Doctissimo, ou sur des sites de médecins…Le rôle du practicien est alors d’accompagner le patient à travers cette masse d’informations, en faisant une intermédiation souple. Aux Etats-Unis, la logique va plus loin encore : avec des sites comme healthgrades.com ou ratemds.com, les médecins font face à la question du suivi de la qualité de leur prestations. Avant Internet, l’indicateur de la qualité du médecin était le taux de guérison. A partir des années 1980 la situation a progressivement changé : il fallait que le médecin ait des “bedside manners” (littéralement “à côté du lit”), des qualités relationnelles. Et les médias sociaux actuels sont justement des technologies relationnelles. Aujourd’hui, le médecin doit aussi être à l’écoute de la voix d’Internet.