Le numéro 73 (novembre 2010) de Sociétés de l’Information, publication de l’ISOC (Internet Society) Monde, propose une interview avec Antonio Casilli. Le sociologue, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) analyse les mythes des réseaux et leur conséquences sociales.
“Nous sommes dans ce que la sociologie appelle des phénomènes d’émergence sociale. [Dans les réseaux sociaux en ligne] le grand nombre rend bien sûr la conversation difficile voire impossible. Toutefois, la communication n’est pas seulement verbale. En l’espèce, elle est présentielle. Le sens est alors moins donné par les mots que par de petits gestes, à l’image du “poke” sur Facebook ou du “j’aime”. Ce n’est pas une conversation articulée, mais ça dit quelque chose. […] Dans ce domaine, ce qui est intéressant, ce sont les échanges d’URL courtes qu’on voit notamment sur Twitter. Avant, on pouvait lire dans l’URL de quoi il était question si on suivait le lien. Désormais, on a une série de chiffres et de lettres qui n’ont aucun sens en soi. Le destinataire clique parce qu’il a confiance dans celui qui publie le message.”