Hubert Guillaud du portail d’actualité InternetActu.net rencontre Antonio Casilli lors de la sortie en librairie de son nouvel ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? L’occasion pour approfondir certains des thèmes abordés dans le livre, ainsi que pour annoncer d’autres recherches en cours. La reconfiguration des espaces sociaux provoquée par l’essor des technologies de l’information et de la communication a des effets importants sur nos modalités actuelles de “faire société”. Les rapports sociaux et l’engagement politique s’adaptent à ces changements. Non pas une “révolution numérique”, comme le voudraient les thuriféraires du Web à tout prix, mais une manière de s’approprier ces dispositifs pour en faire des “prétextes culturels”.
“Il y a une ambition d’usage des technologies qui va dans ce sens, qui a pour but de moins subir notre positionnement primaire au profit d’un positionnement de choix.
C’est tout l’enjeu de la question de l’homophilie. En sociologie, l’homophilie est un discours déterministe qui dit qu’on a tendance à s’associer à des gens avec lesquels on partage des formes de complémentarité liée à la langue, au sexe, au niveau culturel ou à l’ethnicité… Dans l’étude de l’amitié comme processus social, on a longtemps pensé que les gens évoluaient dans leur amitié par sexe, même milieu géographique, social, etc. Or, avec l’internet on arrive à créer des zones de meilleure maîtrise de ce positionnement”.